Quels sont les EPI obligatoires du charpentier ?
Les charpentiers sont plus exposés que d’autres vis-à-vis de certains risques. Heureusement, le port d’équipements de protection individuelle permet d’éviter bien des accidents. Quelle est donc la liste de ces accessoires de sécurité que doit porter le charpentier quand il travaille ? Que dit le Code du Travail en ce qui concerne la fourniture des EPI ?
Sommaire
Quels sont les équipements de protection individuelle indispensables ?
Les professionnels de la charpente arrivent en tête des travailleurs les plus exposés face au risque d’accident. Il faut dire que ces femmes et ces hommes conçoivent des éléments parfois de très grandes dimensions qu’ils doivent ensuite installer en hauteur. Mais ce n’est pas le seul danger afférent à leur profession.
Postures contraignantes, environnement bruyant, manipulation de machines outils (scie, rabot, etc), chute d’une hauteur de plus de 3 mètres, travail en équilibre, brûlures, exposition des voies respiratoires à la poussière, manipulation de matériaux, amiante, port de charges lourdes, la liste est longue.
Ainsi, les doigts, les mains, les membres inférieurs (cuisse, jambe, pied) et les membres inférieurs sont le siège des lésions les plus fréquentes. Viennent ensuite le dos, le rachis, les yeux, la tête, le cou et le torse.
Pour réduire ces risques, les entreprises déploient des mesures de protection collectives. En France, le cadre légal les oblige en effet à faire un état des lieux des risques pour chaque poste et à déployer les mesures de prévention permettant de les contrer. A cela s’ajoutent des mesures individuelles, les EPI (Equipement de protection individuelle) qui sont le dernier rempart pour le travailleur.
Protéger la tête
Le professionnel de la charpente évolue sur des chantiers et encourt toujours le risque d’être victime d’une chute d’objets ou de matériaux. Il doit donc s’en prémunir en portant un casque de chantier norme NF EN 397/A1. Ce dernier permet de prévenir :
- les chutes d’objets en tous genres ;
- les heurts contre un élément situé à hauteur d’homme ou contre le sol en cas de chute.
On comprend donc qu’une simple casquette anti-heurt n’est donc pas suffisante car elle n’est d’aucune utilité en ce qui concerne la chute d’objets. Seul le casque de chantier le permet. En effet, celui-ci comprend une face extérieure particulièrement résistante en polycarbonate ou encore en polyéthylène. Ce type de matériau a l’avantage d’être léger, étanche, mais surtout, résistant.
Le tour de tête, le serre-nuque et la coiffe constituent le harnais. Son rôle est d’amortir les chocs, mais également de rendre le port du casque le plus confortable possible. A cela, il faut ajouter la jugulaire, une sangle à la longueur réglable qui passe sous le menton. Elle sert à maintenir le casque sur la tête.
Protéger les yeux
Du fait même de son activité, le professionnel de la charpente utilise nécessairement de nombreux outils et machines. Il est donc directement exposé au risque de projection d’éclats de bois, de poussière, voire de liquides de type solvant.
Par ailleurs, toute personne travaillant dans ce domaine d’activité est amenée à se retrouver en hauteur et au soleil. En outre, il convient de se protéger les yeux contre toutes les projections, aussi bien solides que liquides.
Pour une protection efficace des yeux, les charpentiers doivent donc porter une paire de lunettes avec des verres permettant de filtrer les rayons ultraviolets (UV) pour se prémunir d’un rayonnement solaire intense, par exemple à cause de la réverbération du soleil sur un toit. En outre, la protection oculaire doit protéger également sur les côtés contre les projections de matière ou d’éventuelles vapeurs toxiques.
Si des lunettes avec protection latérale sont préconisées, il est également possible de porter un masque norme NF EN 166 en intérieur.
Protéger les oreilles
Les femmes et les hommes qui travaillent dans le domaine de la charpente évoluent dans un environnement généralement très bruyant. En effet, les nombreux outils qu’ils utilisent au quotidien ont un niveau sonore très important. Ne pas porter des protections auditives provoque immanquablement une perte irréversible de l’audition à moyen terme.
Comme c’est souvent le cas pour les EPI, toutes les protections auditives ne se valent pas. Leur efficacité est d’ailleurs fonction de la valeur SNR (signal to noise ratio). Cette dernière correspond au niveau de filtration du bruit environnant. Le but est que celui-ci passe en dessous du seuil de 85 dB, c’est-à-dire un niveau acceptable pour le système auditif. Pour information, cela correspond au bruit d’un aspirateur. Au-delà, sans bouchon ou casque, l’oreille est mise à mal.
Le charpentier doit donc nécessairement porter une protection auditive pouvant prendre la forme :
- des bouchons d’oreilles jetables NF EN 352-2 ;
- des bouchons d’oreilles réutilisables NF EN 352-2 ;
- d’un casque antibruit NF EN 352-1 ;
- d’un casque antibruit à atténuation semi-active ou active.
Protéger le système respiratoire
Le charpentier travaille bien souvent dans une atmosphère riche en poussière de bois en suspension dans l’air. Cette situation qui met en danger sa santé est souvent sous-estimée par les travailleurs. Trop souvent, ceux-ci rechignent à porter les protections qui leur sont fournies, notamment en plein été quand il fait chaud.
Pourtant, l’exposition à ces poussières de bois est loin d’être anodine. A court terme, un air riche en poussière provoque des problèmes respiratoires, puis l’apparition de cancer. En France, c’est d’ailleurs l’un des principales causes de cancer d’origine professionnelle.
Pour prévenir ce risque, l’entreprise doit avant toute chose mettre en place un dispositif permettant de ventiler et de filtrer l’air des bâtiments. Elle doit en plus fournir des protections respiratoires. En extérieur, ces protections sont également indispensables car le charpentier peut travailler dans des chantiers avec des poussières de ciment ou d’amiante. Celles-ci sont toutes aussi dangereuses pour les poumons.
Parmi les protections obligatoires pour exercer ce métier, il faut donc ajouter à l’ensemble des EPI précédemment énumérés un masque jetable EN 149, un masque réutilisable à cartouche ou, plus rarement, un masque intégral à cartouche.
Protéger le corps
La protection du corps passe par le port d’un certain nombre de produits, plus précisément de vêtements de travail. Ceux-ci sont destinés à prévenir les risques liés à cette profession. Parmi ces produits, on trouve notamment :
- des pantalons, des cottes, des salopettes ou des combinaisons : certains de ces produits peuvent incorporer des genouillères pour prévenir les problèmes d’articulation ;
- des blousons, des vestes : certains blousons peuvent présenter des normes additionnelles, par exemple pour être haute visibilité, contre le froid ou encore contre la pluie ;
- des tee-shirts et polos.
Chez FPI Center, vous trouverez une vaste gamme de produits et de vêtements de sécurité pour le charpentier. Tous respectent évidemment les normes en vigueur, mais savent également être confortables. Le confort au travail est un point clef car il permet à la personne qui porte ces vêtements d’être à l’aise et de se concentrer sur l’essentiel, son travail. Enfin, ces vêtements sont également pratiques grâce à de nombreux détails comme plusieurs poches pouvant accueillir de petits outils pour les pantalons.
Protéger les mains
Les doigts et les mains sont les parties du corps les plus exposées puisqu’elles totalisent à elles-seules 30% des accidents de travail pour les charpentiers. On pense évidemment au danger que représente la manipulation du petit outillage ou des machines outils. A cela, il faut ajouter les éclis de bois ou encore les clous.
Écharde, coupure, abrasion, blessures sont le lot quotidien du professionnel de la charpente s’il ne respecte pas l’obligation qui lui est faite de porter des gants de protection. Ceux-ci se déclinent en :
- gants polyvalents pour les travaux courants : souvent, un tel gant est enduit de polyuréthane ;
- gants pour les travaux de précision ;
- gants de manutention pour manipuler les chevrons, bastaings et autres poutres. Généralement, ces derniers sont constitués de cuir de bovin pleine fleur, plus rarement de croûte de cuir.
L’important pour une protection efficace des mains, c’est de bien choisir les gants, mais également la bonne taille.
Protéger les pieds
Chute d’objet, écrasement, éléments tranchants ou pointus au sol, les pieds sont particulièrement exposés. En matière de prévention, les chaussures à bout renforcé ou à semelle anti-perforation restent le moyen le plus efficace d’éviter tout accident.
En France, la norme en vigueur pour les chaussures de sécurité pour les charpentiers est EN ISO 20345. Celle-ci prévient le risque d’écrasement ou de perforation. La chaussure est ainsi dotée d’une coque sur l’empeigne et d’une semelle anti-perforation.
Ces chaussures et bottes peuvent présenter des normes additionnelles pour répondre à des besoins spécifiques comme d’être prévues contre le froid ou les surfaces humides.
Prévenir les chutes
Le charpentier travaille en grande partie en hauteur, avec tous les risques que cela implique. Lorsque la protection collective prévue par l’entreprise ne peut couvrir seule l’intégralité du risque, un équipement de protection individuelle s’impose. Dans ce cas, il prend la forme :
- d’un harnais de sécurité ;
- d’un dispositif à enrouleur en cas de déséquilibre ou une longe avec absorbeur de choc ;
- d’un point d’ancrage ;
- de connecteurs du type mousqueton.
Mise à disposition gratuite par l’employeur
Chaque femme et chaque homme qui travaillent dans le domaine de la charpente portent des équipements de protection. Et pour cause, puisque c’est une obligation légale en France. Au même titre qu’une scie, qu’un rabot ou que tout autre outillage, c’est l’employeur qui fournit à chaque membre de son personnel l’ensemble des protections individuelles nécessaires pour garantir sa sécurité sur son lieu de travail (pantalon, gant, masque respiratoire, harnais, etc).
Protéger le travailleur à chaque instant
En France, toutes les entreprises doivent identifier les risques pour la santé de chaque employé en fonction des différentes missions qui lui sont attribuées. Le but est de pouvoir identifier les situations accidentogènes ou qui peuvent mettre en danger la santé des personnes travaillant pour le compte de l’entreprise. Cela implique les dangers sur site, mais également lors des interventions en dehors de l’entreprise. Dans le domaine de la charpente, les employés interviennent le plus souvent sur des chantiers extérieurs quand ils effectuent la livraison d’une charpente par exemple.
Pour parer aux différents dangers, des mesures collectives de prévention doivent être prises. Celles-ci peuvent prendre des formes diverses. Cela peut être par exemple en un système efficace de ventilation du bâtiment pour évacuer les poussières de bois générées par l’activité. Mais quand ces mesures de prévention sont insuffisantes pour couvrir l’intégralité du risque, des mesures individuelles s’imposent. Si l’on reprend l’exemple précédent, cela consiste en plus à fournir un masque respiratoire du type jetable ou à cartouche à chaque membre du personnel. L’utilisation des équipements de protection individuelle est donc l’ultime parade contre un danger qui ne peut être prévenu autrement.
Mise à disposition gratuite
En France, la fourniture du pantalon, du masque respiratoire ou de tout autre produit indispensable à la sécurité du travailleur revient à l’employeur. C’est une disposition européenne transcrite en droit français qui rend cette fourniture obligatoire et gratuite.
En outre, l’employeur doit s’assurer régulièrement que le matériel de prévention fourni répond toujours aux normes en vigueur. Par ailleurs, le tout doit être en bon état et respecter les dates limites d’utilisation quand il y en a, par exemple sur le casque de chantier. Par ailleurs, il doit veiller à ce que chaque femme et chaque homme portent effectivement les produits de protection fournis. Si ce n’est pas le cas, il doit contraindre l’employé à porter le pantalon ou encore le masque respiratoire fourni. Si rien n’y fait et que la personne s’expose inutilement en ne se pliant pas à cette obligation de port des équipements de sécurité, l’employeur peut prendre des mesures disciplinaires, jusqu’au licenciement.